jeudi 25 décembre 2008

Intuitions

Il y a forcément des moments où, sans aucune raison apparente, nous vient une idée saugrenue, une relation de cause à effet sans logique. Si nous remplissons un certain nombre de conditions, alors, quelque chose de bien, mais sans rapport, nous arrivera.
Ces pensées arrivent comme ça, sans explication valable. Elles nous obsèdent. Nous y croyons vraiment. "Si je n'essaye pas, comment pourrais-je savoir si c'est faux ?" : C'est typiquement ce qui nous viendra à l'esprit, tant que, pris de soudaine raison, nous ne nous résignions à nous en débarrasser. Mais parfois, ça n'est pas le cas, et nous nous soumettons à ce défi insensé.
Tant qu'il s'agit de compter à haute voix jusqu'à 100, pour devenir riche, par exemple, les conséquences ne sont pas bien lourdes. Juste l'amer constat que, décidément, ça n'a pas fonctionné.

Hier, à une heure du matin précisément, soudainement, une révélation : "Prends le taxi, en direction de Bordeaux, par les petites routes. Arrête-le lorsque le compteur atteindra les 100 euros. A cet endroit précis, se trouvera un bonheur auquel personne ne peut prétendre, un bonheur intense et durable."
Et que pensez-vous qu'ait été ma réaction à ce moment ? Aller me coucher ? Rire de cette aberration ?
Bien sûr que non. Attiré par ce mythe normalement inaccessible à l'Homme, j'ai pris mon courage à deux mains pour satisfaire cette pulsion.
Le taxi m'a ainsi débarqué au milieu d'une zone industrielle, sur un parking je ne sais pas où exactement. Je ne l'ai pas retenu. J'ai attendu, docilement, que le jour s'installe. Tout était vide. Seuls quelques bâtiments bien nus m'entouraient. Leur couleur variait avec le soleil levant. Pendant quelques minutes, je me serais cru dans une version plus actuelle d'un tableau de Chirico. Ce furent les instants les plus intéressants, ma foi, car à part ça, pas de bonheur à l'horizon, ni intense, ni durable, rien que de la frustration et du froid.
Je vous conterai bien mon retour chez moi, mais je dois y aller. Si je ne me mets pas immédiatement en route pour la frontière allemande, je crains en effet que ma vie sentimentale n'en pâtisse.

lundi 22 décembre 2008

Le web selon Carotte Cubique

Je souhaite aujourd'hui vous faire découvrir une sorte de blog, sur lequel j'ai, pendant un temps, régalé mes lecteurs de mon superbe humour.
Je n'ai hélas pas eu le temps de vraiment m'y tenir, il exigeait de moi une régularité que je ne pouvais lui offrir. Alors, je ne l'ai pas abandonné, non, bien que je ne le mette plus à jour, il est vrai.

Sur ce blog, deux parties bien différentes :

- Chimes et Crâtiments, une sorte de conte interactif et absurde, suivant les mésaventures du bien infortuné Hectorine-Herberte, jeune ouvrier, condamné à l'exil suite à une bien étrange découverte. Le tout illustré par moi-même, d'où la qualité exceptionnelle de dessin, le trait élégant et assuré, les courbes sensuelles, les expressions réalistes des visages, l'habile dissimulation d'allégories. Nous en sommes donc plus au niveau artistique qu'autre chose, vous l'aurez compris.
- Des horoscopes, les seuls à être vraiment fiables, vous montrant ainsi toute l'étendue de mes savoirs astrologiques.

Pour vous convaincre du bienfondé de mes affirmations, je vous laisse en compagnie d'une des illustrations du conte, mais également avec quelques extraits minutieusement choisis :

- Chimes et Crâtiments :
Au début légèrement réticents à l'accueillir parmi eux, ils acceptèrent finalement de bon cœur lorsqu'elle leur présenta les avantages de la situation ! Au moins, elle pourrait leur délivrer à destination l'antidote qui les guérirait du poison qu'elle avait inséré dans leur repas.

- Les horoscopes :
Verseau
Votre vie ressemblera étrangement à celle de Victoria dans l'épisode 6 de la saison 2 des Feux de l'Amour.


Si vous considérez votre curiosité attisée, je vous invite à jeter un coup d'œil aux liens en pied de page. Vous aurez de quoi l'étancher.

mercredi 17 décembre 2008

Un sujet redondant

Je dois avoir un petit côté monomaniaque, depuis quelques années. Je pense qu'il n'est pas nécessaire de me connaître depuis bien longtemps pour que le nom d'un petit pays apparaisse au moins une fois dans une conversation. Il s'agit, bien entendu, de la Slovénie.

Pourquoi-ce ?

Le hasard conduit parfois bien loin. Sans lui mon choix se serait porté sur un autre livre, ce jour là, dans un relay de la gare de l'est, où ma priorité était d'acquérir de quoi m'occuper avant que mon train ne parte.

La lecture a un certain pouvoir également. Le roman en question ? Veronika décide de mourir. L'auteur, Paolo Coelho. Demandez-moi ce que j'ai pensé du livre, je vous répondrai qu'il fût agréable, une petite histoire sympathique, qui m'aura tout de même occupé quelques heures dans le train.
Demandez-moi maintenant quelles furent les conséquences de cette lecture, et mon discours sera tout autre.
Si la protagoniste n'avait pas eu l'idée de déplorer le fait que décidément bien peu de gens savent où se situe son pays, je n'aurais sûrement jamais pris la peine de vérifier son emplacement sur une carte, pour finalement m'apercevoir que je n'en avais moi-même aucune idée. Je n'aurais jamais ressenti cette petite honte qui m'a poussé à me renseigner un peu plus. Je n'aurais jamais connu cet intérêt soudain qui m'incita à partir en vacances là-bas. Je n'aurais jamais éprouvé le besoin obsédant d'y retourner vivre pour m'imprégner de sa culture, apprendre sa langue.

Si dans ce livre il avait été question d'Estonie, alors sûrement serais-je pareillement tombé sous le charme de cette contrée-là. Mais il s'agissait de la Slovénie. De Ljubljana, de la place Prešeren, de la statue du poète, du triple-pont, de la tranquille Ljubljanica, bref, de ces lieux qui me sont maintenant si familiers, qui me manquent, même, souvent.

Voila qui explique bien des choses.

Et pour le plaisir, un peu de folk slovène :

Découvrez Terrafolk!






dimanche 14 décembre 2008

Le sens de la vie

Vous avez été nombreux à m'indiquer votre incroyable frustration. En effet, le thème du sens de la vie a été abordé sur ce modeste blog, et j'ai commis l'erreur irréparable d'annoncer sa découverte !
Vous n'avez pas été sot au point d'imaginer que j'aie effectivement pu choisir de sortir à la station Opéra au moment crucial, et votre scepticisme, je dois le dire, est justifié.

J'ai tout entendu. J'en ai été grandement bouleversé. J'ai jugé, arbitrairement il est vrai, qu'il ne fallait pas qu'il soit connu du grand public. Mais cela signifiait-il pour autant que vous, lecteur assidu, lecteur intelligent, lecteur plein de bon sens, que vous, donc, soyez mis à l'écart de la révélation ultime ?

Après plusieurs jours de véritable torture mentale, j'ai trouvé un compromis. Je vais tout vous révéler. Pour des raisons de sécurité, il m'a fallu mettre au point un habile stratagème. J'ai donc opté pour une police sympathique, afin de retranscrire ce dangereux, mais ô combien merveilleux sens de la vie.

Comment lire une police sympathique ?

J'anticipe votre question, qui me semble inéluctable, bien que la réponse ne soit pas bien originale :
La police sympathique, tout comme l'encre du même nom, se révèle au contact d'une intense source de chaleur. Il vous suffit de brûler l'arrière de votre écran, utilisez pour cela un briquet, ou mieux, un four*.

-- Le sens de la vie --



-- -- -- -- --

Voila. Ce ne fut qu'une petite phrase, mais, avouez-le, il vous sera désormais impossible de considérer les choses comme avant.


* L'auteur de ce blog décline toute responsabilité en cas d'accident malencontreux.




vendredi 12 décembre 2008

Fiction et Réalité

Lu dans le train ce soir :

"Quel charme étrange, quelle fascination, exerce le mot voyage ! Et quelle magie que ce voyage lui-même ! Temps clair, feuilles d'automne, air piquant... On s'enveloppe frileusement de son manteau, on enfonce son bonnet jusqu'aux oreilles, on se blottit dans un coin de la voiture. Le frisson qui tout à l'heure vous parcourait les membres s'est changé en une douce chaleur. Les chevaux galopent... Une agréable somnolence vous envahit, les paupières se ferment, on perçoit comme en rêve la chanson du postillon, le bruit des roues, le halètement des chevaux; - et déjà on ronfle appuyé sur l'épaule de son voisin."

Extrait du livre : Les âmes mortes, de Nikolaï Gogol.


Vécu dans le train ce soir :

Quelle triste banalité, quel ineffable ennui subi en revenant chez soi ! Et quelle morosité que ce trajet lui-même ! Nuit prématurément tombée, lueurs de la ville, air pollué... On se plonge tant bien que mal dans un roman, on s'enfonce dans son siège, on essaie de faire abstraction du monde tout autour. La fatigue de la journée passée profite de la chaleur ambiante pour vous assaillir. La locomotive avance aveuglément, guidée par ses rails... Assomé par une épuisante journée, vos paupières se ferment, se fondent en une rumeur oppressante les bruits mélangés des conversations, des sonneries de téléphones, du train qui avance; - et déjà votre voisin vous reproche froidement de vous assoupir sur son épaule.

mercredi 10 décembre 2008

Conversation matinale

Tôt ce matin, je me suis assis à côté de deux hommes dans le métro. Ils étaient apparemment amis, et avaient une conversation singulière.

- Je pensais à un petit animal. Un furet, peut être.
- Un furet ? C'est une idée, en effet !
- Non, c'est un animal. Un animal de petite taille qui plus est.
- En effet, mais où ai-je la tête ?
- Là, juste au-dessus de ton cou.
- Ah bon ? Mais comment le sais-tu ? Je ne parviens pas à la voir. Pas plus que mon cou.
- C'est normal, tes yeux étant intégrés à ta tête, tu ne peux pas voir ce qui les entoure directement. Ca inclut ton cou, d'ailleurs.
- Bien entendu. Quel âne je suis, j'te jure...
- Dommage que tu ne sois pas un furet, ça nous aurait simplifié la tâche.
- Et qu'est ce qui nous empêche d'offrir un âne, c'est un animal aussi, non?
- Mais pas de petite taille, mon cher. Et puis, décidément, je ne te trouve aucune ressemblance avec un âne, es-tu certain de ce que tu avances ?
- Pour sûr, ma mère elle-même me le répétait inlassablement quand j'étais petit
- C'est elle qui t'a conçu, je ne remettrai pas sa parole en doute.
- Oui, seul un être donnant la vie peut en comprendre le sens.
- A propos de sens de la vie, sais-tu que je l'ai découvert ce matin ? J'étais justement en train de boire mon café quand...

Mon changement à Opéra s'effectua à ce moment précis.

mardi 9 décembre 2008

Les céréales du dimanche matin

Je vous invite à consulter la version française du webcomic dessiné par Zack Weiner, Les céréales du dimanche matin. Vous la trouverez dans mes liens, en bas de cette page.

L'humour est cynique, noir, horrible, mais généralement délectable. Il est souvent tiré de la vie quotidienne, parfois de comics ou de films, de religion, ne délaisse aucun tabou. Je vous laisse en juger avec ces quelques exemples :

La dernière folie du Joker :
la dernière folie du joker

La bataille de pouces :
bataille de pouces

Le gâteau au chocolat :
Le gâteau au chocolat



Normalité, majorité ?

L'hypothèse de départ : la normalité, c'est la majorité.

L'être humain normal a les caractéristiques suivantes :

Il est de nationalité chinoise, évidemment. De sexe féminin. Il vit avec moins d'un euro par jour.

L'être humain normal, je l'imagine plutôt de taille moyenne, je ne m'avancerai pas trop, car la valeur précise m'est hélas inconnue... Mais elle existe ! Appelons-la x.
Il doit être brun, sûrement. Les yeux marrons. Assez maigre je pense, là encore, je ne saurais dire combien il pèse précisément. Disons, y kilos.
Les problèmes de santé, il les connaît bien. Il a au moins une carie !
On peut imaginer encore de nombreux attributs à l'être humain normal. Son âge, son espérance de vie, la taille de sa famille, le plat qu'il mange le plus souvent, la superficie de son logement, la longueur de ses cheveux, son prénom et son nom, sa plus grande peur, son rêve le plus secret, que sais-je encore !?

Regroupons tous ces éléments maintenant. Cette chinoise souffrant de sa carie, de taille x précisément, pesant ni plus ni moins y kilos, à laquelle on ajoute une à une chaque caractéristique de la normalité, de la majorité, donc, je serais bien surpris si elle existait ! Mais pourquoi pas, après tout, c'est possible !

Ce qui est certain, c'est que l'être humain normal n'existe qu'en minorité.

La plus grande norme devient donc l'anormalité. En somme, toi, mon lecteur, tu n'es pas moins anormal que moi. Me voici rassuré quant à notre relation naissante !

lundi 1 décembre 2008

Livre d'or

Vos impressions et réactions sur le blog.