jeudi 22 avril 2010

La maison sans maître

La maison de leur enfance. Un prétexte pour que tous s'y retrouvent - l'anniversaire de la vieille tante Frédérique.
La crise. Il n'y a plus d'argent. La maison devra être vendue.

Dès lors, des souvenirs remontent, des secrets deviennent difficile à cacher. L'apparente quiétude qui régnait jusque là au sein de la famille se brise. Les problèmes paraissent insolubles. Ils s'amplifient.

Et même si tout s'arrangeait, un drame bien plus sérieux se profile, un peu plus tard, après l'histoire racontée par le roman. Nous sommes en Tchécoslovaquie, en 1930, et cette famille à laquelle nous nous attachons est juive.

La maison sans maître d'Egon Hostovský est certainement le livre que je vous conseille de lire. L'écriture y est agréable, le style, tout à fait prenant. Des mystères, des émotions, une famille qui ne s'est toujours pas remise de la mort du père, il y a longtemps. L'ambiance d'un pays en passe de devenir la première cible d'Hitler. Les petites histoires nous préoccupent cependant bien plus, l'héritage, les lettres anonymes, la dépression de l'un, les tromperies de l'autre. On s'attache à ces personnages qui cherchent malgré tout à se réunir, comme ils l'étaient autrefois, avant que le père ne les quitte. Ce père respecté et aimé de tous.

Hélas, cette petite œuvre que j'ai tant aimée, n'a été éditée en français qu'en 1949 chez Plon. Si toutefois vous la trouvez, un jour, n'hésitez pas à vous la procurer (sauf si cela implique que vous me la voliez !). Elle vous plaira, que dis-je, elle vous passionnera.

jeudi 15 avril 2010

La vie n'est qu'un hasard
































Les étudiants en tchèque de l'INALCO, dont je fais (hélas ?) partie, ont eu l'horreur de chanter, à l'occasion de la journée de l'Europe centrale, cette petite chanson très cocasse. Et comme je ne fais pas les choses à moitié, je vous mets non seulement les paroles en tchèque, mais aussi la façon de les prononcer et leur traduction approximative.

La version originale :

La prononciation :

La traduction approximative :

Život je jen náhoda,
jednou jsi dole, jednou nahoře,
život plyne jak voda
a smrt je jako moře.

Jivot yéyaine naahoda,
yédnow si dolé yédnow nahorjai
jivot plinai yak voda
a smeurt' yé yako morjai

La vie n'est qu'un hasard
Une fois tu es en bas, une fois en haut
La vie coule comme de l'eau
Et la mort est comme la mer

Každy k moři dopluje,
někdo dříve a někdo později,
kdo v životě miluje,
ať neztrácí naději.

Kajdi kmorji doplouyai
niaikdo drjiivai a niaikdo pozdiéyi
gdo vjivotiai milouyai
atï nestratsii nadiéyii

Chacun coulera dans la mer
Certains plus tôt et d'autres plus tard
Celui, qui dans la vie fait preuve d'amour
Ne perdra pas espoir

Až uvidí v životě zázraky,
které jenom láska umí,
zlaté rybky vyletí nad mraky,
pak porozumí.

Ash uvidïii vjivotiai zaazraki
ktérèè yénome laaska umii
zlatèè ripki vilaitii natmraki
pak porrozoumii

Dès que l'on voit dans la vie le miracle
que seul l'amour peut procurer
Les petits poissons dorés volent dans le ciel
Puis l'on peut comprendre

Že je život jak voda,
kterou láska ve víno promění,
láska že je náhoda
a bez ní štěstí není.

Jai yèjivot yak voda
ktèrow laaska vè viino promniaignii
laaska jai yai naahoda
a baise gni shtiaistïi naignii

Que la vie est comme de l'eau
Dissolue dans le vin par l'amour
L'amour n'est qu'un hasard
Et sans lui il n'y a pas de bonheur.

Et voici deux interprétations assez différentes de la chanson. La première est assez ridicule, mais je vous rassure, la nôtre a plutôt ressemblé à la seconde, avec une simple guitare pour nous accompagner, et une moyenne d'âge bien inférieure :



mercredi 7 avril 2010

Les trois formes de l'amour

Extrait de L'avenir radieux, d'Alexandre Zinoviev.

"Il y a un club, raconte-t-elle, où l'on a annoncé une conférence sur le thème : "le Parti et le peuple". Personne n'est venu. Que faire ? On fit appel à Abramovitch. Ce n'est que ça, dit Abramovitch. Facile. Mettez comme annonce : conférence sur le thème "Les trois formes de l'amour". C'est ce qu'on fit. La salle fut pleine à craquer. Abramovitch commença sa conférence : il existe trois formes de l'amour. La première, c'est l'amour homosexuel. C'est une chose répréhensible et nous ne nous étendrons pas sur le sujet. La seconde, c'est l'amour hétérosexuel. C'est quelque chose que vous connaissez bien et nous ne nous étendrons donc pas plus sur ce sujet. Reste la troisième forme de l'amour : c'est l'amour du peuple pour son cher parti. C'est sur cette forme de l'amour que nous nous arrêterons un peu plus longuement."