Le temps passe et ce blog mérite décidément une petite publication… En
effet, cher lecteur, savais-tu que je suis désormais l’heureux possesseur d’une
vie à Prague ?
Ce n’est pour toi qu’une demi-surprise, sachant que tu as dû passer
ces derniers mois à lire et à relire les derniers articles de ce blog, qui
mentionnent à plusieurs reprises ce beau pays qu’est la République tchèque.
Tout a commencé par l’obtention d’une bourse gouvernementale pour un
séjour d’études d’un an à Prague. Je pourrais écrire des dizaines d’articles
sur les difficultés certaines à gérer deux administrations universitaires en
parallèle, mais je m’en abstiendrai, car ce ne serait pas intéressant, et tu pénétrerais dans mon blog avec la même résignation que dans ton antenne du trésor public.
Alors bon, Prague, c’est beau. Mais je dois reconnaître avoir eu
quelques appréhensions. J’en avais gardé de mes séjours touristiques l’image d’une
ville encombrée par le tourisme de masse (cf image d’une ville encombrée par le
tourisme de masse ci-dessous), mais ce n’est en fait vrai que si l’on réduit
Prague à son centre ville. Et même là, il sera toujours possible de trouver des
îlots de quiétude (emprunts de tchéquitude).
Je pensais qu’en dehors du centre, la ville était moche. Qu’il s’agissait
d’une ville trop grande qui, contrairement à Paris, ne possédait pas de réseau
de transports en commun très efficace (n’y a-t-il pas à Prague que 3 lignes de
métro ?) Je pensais qu’il s’agissait d’une ville dénuée d’espaces
naturels, si on exclue le parc de Petřín, magnifique, mais relativement
encombré de touristes. Erreurs ! Erreurs ! Erreurs sur toute la ligne
(voire même dans tout le paragraphe) !
une ville encombrée par les touristes
Il ne m’a pas fallu trop de temps pour m’en apercevoir. J’ai vite
trouvé une chambre dans un quartier reculé, une sorte de vieux village que la
ville a rattrapé en s’agrandissant. Un endroit qui n’est pas dénué de charme,
et qui est loin du centre, mais rapidement accessible en transports, ce qui a
commencé à ébranler l’un de mes préjugés. Le fait est que j’ai lu peu après une
enquête classant Prague en 4e place des villes disposant des
meilleurs réseaux de transports en commun en Europe… Après Munich, Helsinky, Vienne,…
et Paris alors ? En 13e position ! L’enquête n’était pas
tchèque et est basée sur des critères objectifs, dont l’accessibilité (et dans
ce domaine, le métro parisien n’est pas le réseau le plus exemplaire). Mon
expérience parisienne m’avait appris à tout penser par rapport au métro. Mais
Prague possède un réseau de tramway tout à fait remarquable et les possibilités
sont nombreuses, l’attente n’est jamais longue, et le métro n’est qu’un réseau
complémentaire.
Peu après mon arrivée, j’ai eu l’idée de me chercher un petit guide
touristique de la région de Prague. Je suis tombé sur un guide de randonnées à
faire dans Prague même. Une trentaine de promenades ne faisant aucune mention
du centre ville ou presque. Trente espaces naturels le plus souvent ignorés des
touristes, des réserves protégées, des vallées escarpées, de vastes parcs, des
forêts… Et tout ça, dans Prague ! De quoi enterrer bien profondément notre
jardin du Luxembourg et notre bois de Boulogne ! C’est cela qui m’a fait
véritablement comprendre que j’allais aimer vivre dans cette ville.
Si vous êtes ici, c'est que vous êtes à Prague
Dans le portrait que je me faisais de Prague avant mon arrivée, il y
avait un détail positif : la perspective de profiter d’une vie culturelle
riche, en particulier grâce au théâtre. Dans le centre de Prague, difficile de
trouver un cinéma. Le Lucerna est l’une des rares expressions, et quand on y
va, on a l’étrange impression de se retrouver… dans la salle d’un théâtre. Les
théâtres, eux, se trouvent par dizaines, et force est de constater qu’ils font
souvent salle pleine. Il faut parfois s’y prendre bien en avance pour pouvoir
assister à certaines représentations, mais ce serait dommage de ne pas en
profiter… En tant qu’étudiant, on peut en effet profiter de prix allant de 2 à
5 euros, sans forcément opter pour des places impossibles ! Bref, je m’étais
promis d’en profiter, et c’est ce que je fais.
Sinon, en vrac, dans le quotidien pragois : les études - la
linguistique - la bière qui fait mieux parler tchèque - la voix de la dame du
métro qui annonce que les portes vont se fermer - un peu de slovène - un
soupçon de croate - la découverte du vieux slave - un ami slovène qui m’aide à
détchéquiser sa langue (dans le sens non-organique du terme) - l’exploration de
villes alentours - une norvégienne qui m’entraîne dans des activités plus
tchèques les unes que les autres (mon dieu, un concert de Karel Gott, LE
chanteur aimé des personnes âgées(LE créateur de la chanson de Maya l’abeille !))
- les cours à moitié incompréhensibles (car en tchèque) - quelques tandems
tchèque-français - le caniche des propriétaires de la maison où j’habite - moi…
qui fait la cuisine (et c’est bon en plus (et que des plats végétariens s’il-vous-plaît
(mais je me rattrape sur la viande quand je mange en ville))) - des amis de ma
fac en France qui ont eu la même idée saugrenue que moi… étudier en République
tchèque - l’approche délicate et progressive des autochtones indigènes…
Oui, j'ai entendu cette chanson en concert live !
Voici qui devrait donner une idée de cette petite vie pragoise qui est
désormais la mienne, et qui, je l’espère, le sera encore pendant quelques années.
Avec un peu de chance, de futurs articles vous feront part d’anecdotes
plus ciblées, si jamais je trouvais du temps pour cela…
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