mardi 11 décembre 2012

Nouvelle vie


Le temps passe et ce blog mérite décidément une petite publication… En effet, cher lecteur, savais-tu que je suis désormais l’heureux possesseur d’une vie à Prague ?

Ce n’est pour toi qu’une demi-surprise, sachant que tu as dû passer ces derniers mois à lire et à relire les derniers articles de ce blog, qui mentionnent à plusieurs reprises ce beau pays qu’est la République tchèque.

Tout a commencé par l’obtention d’une bourse gouvernementale pour un séjour d’études d’un an à Prague. Je pourrais écrire des dizaines d’articles sur les difficultés certaines à gérer deux administrations universitaires en parallèle, mais je m’en abstiendrai, car ce ne serait pas intéressant, et tu pénétrerais dans mon blog avec la même résignation que dans ton antenne du trésor public.

Alors bon, Prague, c’est beau. Mais je dois reconnaître avoir eu quelques appréhensions. J’en avais gardé de mes séjours touristiques l’image d’une ville encombrée par le tourisme de masse (cf image d’une ville encombrée par le tourisme de masse ci-dessous), mais ce n’est en fait vrai que si l’on réduit Prague à son centre ville. Et même là, il sera toujours possible de trouver des îlots de quiétude (emprunts de tchéquitude).
Je pensais qu’en dehors du centre, la ville était moche. Qu’il s’agissait d’une ville trop grande qui, contrairement à Paris, ne possédait pas de réseau de transports en commun très efficace (n’y a-t-il pas à Prague que 3 lignes de métro ?) Je pensais qu’il s’agissait d’une ville dénuée d’espaces naturels, si on exclue le parc de Petřín, magnifique, mais relativement encombré de touristes. Erreurs ! Erreurs ! Erreurs sur toute la ligne (voire même dans tout le paragraphe) !

une ville encombrée par les touristes

Il ne m’a pas fallu trop de temps pour m’en apercevoir. J’ai vite trouvé une chambre dans un quartier reculé, une sorte de vieux village que la ville a rattrapé en s’agrandissant. Un endroit qui n’est pas dénué de charme, et qui est loin du centre, mais rapidement accessible en transports, ce qui a commencé à ébranler l’un de mes préjugés. Le fait est que j’ai lu peu après une enquête classant Prague en 4e place des villes disposant des meilleurs réseaux de transports en commun en Europe… Après Munich, Helsinky, Vienne,… et Paris alors ? En 13e position ! L’enquête n’était pas tchèque et est basée sur des critères objectifs, dont l’accessibilité (et dans ce domaine, le métro parisien n’est pas le réseau le plus exemplaire). Mon expérience parisienne m’avait appris à tout penser par rapport au métro. Mais Prague possède un réseau de tramway tout à fait remarquable et les possibilités sont nombreuses, l’attente n’est jamais longue, et le métro n’est qu’un réseau complémentaire.


Peu après mon arrivée, j’ai eu l’idée de me chercher un petit guide touristique de la région de Prague. Je suis tombé sur un guide de randonnées à faire dans Prague même. Une trentaine de promenades ne faisant aucune mention du centre ville ou presque. Trente espaces naturels le plus souvent ignorés des touristes, des réserves protégées, des vallées escarpées, de vastes parcs, des forêts… Et tout ça, dans Prague ! De quoi enterrer bien profondément notre jardin du Luxembourg et notre bois de Boulogne ! C’est cela qui m’a fait véritablement comprendre que j’allais aimer vivre dans cette ville.

Si vous êtes ici, c'est que vous êtes à Prague

Dans le portrait que je me faisais de Prague avant mon arrivée, il y avait un détail positif : la perspective de profiter d’une vie culturelle riche, en particulier grâce au théâtre. Dans le centre de Prague, difficile de trouver un cinéma. Le Lucerna est l’une des rares expressions, et quand on y va, on a l’étrange impression de se retrouver… dans la salle d’un théâtre. Les théâtres, eux, se trouvent par dizaines, et force est de constater qu’ils font souvent salle pleine. Il faut parfois s’y prendre bien en avance pour pouvoir assister à certaines représentations, mais ce serait dommage de ne pas en profiter… En tant qu’étudiant, on peut en effet profiter de prix allant de 2 à 5 euros, sans forcément opter pour des places impossibles ! Bref, je m’étais promis d’en profiter, et c’est ce que je fais.
Pour info, ceci est un cinéma

Sinon, en vrac, dans le quotidien pragois : les études - la linguistique - la bière qui fait mieux parler tchèque - la voix de la dame du métro qui annonce que les portes vont se fermer - un peu de slovène - un soupçon de croate - la découverte du vieux slave - un ami slovène qui m’aide à détchéquiser sa langue (dans le sens non-organique du terme) - l’exploration de villes alentours - une norvégienne qui m’entraîne dans des activités plus tchèques les unes que les autres (mon dieu, un concert de Karel Gott, LE chanteur aimé des personnes âgées(LE créateur de la chanson de Maya l’abeille !)) - les cours à moitié incompréhensibles (car en tchèque) - quelques tandems tchèque-français - le caniche des propriétaires de la maison où j’habite - moi… qui fait la cuisine (et c’est bon en plus (et que des plats végétariens s’il-vous-plaît (mais je me rattrape sur la viande quand je mange en ville))) - des amis de ma fac en France qui ont eu la même idée saugrenue que moi… étudier en République tchèque - l’approche délicate et progressive des autochtones indigènes…
Oui, j'ai entendu cette chanson en concert live !

Voici qui devrait donner une idée de cette petite vie pragoise qui est désormais la mienne, et qui, je l’espère, le sera encore pendant quelques années.

Avec un peu de chance, de futurs articles vous feront part d’anecdotes plus ciblées, si jamais je trouvais du temps pour cela…

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